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Hyperphagie, quand trop manger devient une souffrance.

06 Juil 2017
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Si elle fait moins parler d'elle que d'autres troubles liés à l'alimentation, l'hyperphagie n'en est pas moins répandue ni moins grave. Il est important de savoir la détecter tôt pour éviter l'engrenage.

 

Qu'est-ce que c'est ?

Moins connue que l'anorexie ou la boulimie, l'hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire présenté comme une entité à part entière dans le dernier "Diagnostic and statistical Manual of Mental Disorders" paru en 2013, manuel de référence en psychiatrie. Elle se caractérise par une prise alimentaire importante et compulsive, où les personnes absorbent rapidement de grosses quantité d'aliments sans pouvoir se contrôler. On parle d'hyperphagie quand on moins trois des critères suivants sont réunis: manger plus rapidement que la normale, manger jusqu'à ressentir une gêne abdominale, manger sans sensation de faim, manger seul par gêne, ressentir du dégoût, de la culpabilité après avoir mangé.

 

Quelle différence avec la boulimie ?

Les deux troubles sont très proches, mais, dans le cas de l'hyperphagie, il n'y a pas de comportement visant à éliminer ce qu'on a avalé. Dans la boulimie au contraire, j'observe des comportements compensatoires: vomissements, prise de laxatif, activité physique intense, périodes de restriction alimentaire...  Résultat, les personnes hyperphagiques sont en surpoids, voire obèse. Ce problème de poids accentue leur souffrance et donc les risques de crises, car celles-ci sont en fait un moyen de fuit le émotions négatives. S'enclenche alors un cercle vicieux menant à plus de mal-être et de problèmes alimentaires.

 

 

Ce trouble concerne aussi bien les hommes que les femmes, les enfants que les adultes. Toutefois, la pression pour correspondre à l'idéal de minceur véhiculé par les médias est plus fortes chez les femmes.  J'observe souvent chez ces femmes des comportements de restriction alimentaire: repas sauté, aliments gras et sucres écartés. Or, plus la restriction est importante, plus le risque de perte de contrôle augmente.

Les crises sont déclenchées par des émotions négatives (tristesses, angoisse) dont les causes peuvent être multiples: expériences traumatisantes vécue dans la petite enfance, événements douloureux de la vie... Elles sont parfois liées à un sentiment d'inadéquation (impression de ne pas être accepté dans un groupe, de ne pas être aimé par sa famille), de solitude (manque de relation sociale) ... 

 

Il n'est pas toujours évident de repéré l'hyperphagie, car les personnes qui en souffrent ont tendance à se cacher lors des crises. Auprès de leur entourage et à leur insu, elles ont tendance à faire disparaître les paquets vides, voire à re-remplir les placards.  Autres signes qui attirent mon attention, l'irritabilité et la tristesse. Ces personnes ont l'impression de perdre la contrôle d'elles-mêmes, se sentent de plus en plus angoissées, avec des sentiments de honte, de culpabilité, de tristesse, pouvant aller jusqu'à la dépression. 

A table, un comportement alimentaire anormal qui se prolonge, que ce soit le fait de manger beaucoup ou, à l'inverse, très peu (si il y a eut une crise juste avant) doit alerter.

Il y a une grande différence entre les gens qui mangent beaucoup à table par convivialité, pour le plaisir des sens, et les personnes hyperphagiques, qui perdent le contrôle et absorbent de grandes quantités sans plaisir. Il peut vous arriver de finir un paquet de gâteau ouvert sans y penser devant la télévision, de consommer la moitié d'une tablette de chocolat alors que vous ne souhaitiez en prendre que deux carrés, de manger en excès lors d'un repas de famille parce que tout est bon... C'est la régularité qui doit vous alerter. Je parle d'hyperphagie, lorsque les crises surviennent au moins une fois par semaine.

 

Comment je travaille avec vous ?

Les causes étant multifactorielles, il m'est important de vous proposer une approche pluridisciplinaire. J'invite les personnes venant me voir à consulter également un thérapeute, à contacter des associations, à participer à des groupes de parole...

Je propose un bilan nutritionnel, vous donne des conseils alimentaires personnalisés et des exercices à réaliser chez vous (prendre conscience des quantités, prendre vos repas en famille,...)

Je vous aide à comprendre l'origine du problème. Nous chercherons ensemble à repérer ce qui déclenches les crises, afin de diminuer et ainsi de baisser les émotions négatives et d'améliorer votre estime. 

Nous diminuerons les restrictions notamment, ce qui diminuera d'autant les risques de perte de contrôle. En parallèle, nous chercherons ce qui est important pour vous (par exemple, voir plus souvent vos amis), afin de développer ce qui donne du sens à votre vie.

Des exercices de pleine conscience sont aussi intéressants pour apprendre à accepter vos émotions négatives, ne pas se laisser submerger par elles, les faire cohabiter avec des émotions positives.

 

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